L’aventure entrepreneuriale attire désormais divers profils, des étudiants aux retraités en passant par les salariés et les demandeurs d’emploi. Le phénomène vient, d’une part, de la perte de valeur du salariat. D’autre part, il est favorisé par l’évolution de la législation. Le parcours de l’entrepreneur est cependant exigeant et éprouvant. Vous devez donc suivre certaines étapes essentielles pour réussir dans le domaine.
Pourquoi de plus en plus de personnes se lancent dans l’entrepreneuriat ?
Étudiants, travailleurs, chômeurs ou retraités, de plus en plus de personnes décident actuellement de se lancer dans l’entrepreneuriat. Cette tendance s’explique avant tout par la méfiance grandissante envers le salariat. En effet, le CDI ne garantit plus la sécurité de l’emploi dans un contexte particulièrement incertain. L’entreprise elle-même peut d’ailleurs disparaître soudain en cas de crise financière ou sanitaire.
Quitte à manquer de visibilité sur l’avenir, autant choisir l’aventure entrepreneuriale qui représente une expérience enrichissante à différents niveaux. De plus, ce statut permet d’avoir plus de contrôle sur le fonctionnement et la pérennité de votre activité. Il donne notamment la possibilité d’anticiper les risques liés à votre marché. Vous pourrez ainsi améliorer votre résilience. En outre, l’entrepreneuriat permet de gagner en indépendance, de donner du sens à votre travail et de trouver l’épanouissement.
D’autre part, le statut d’entrepreneur est devenu nettement plus accessible grâce à la loi de modernisation de l’économie. Ce texte du 4 août 2008 a instauré le régime auto-entrepreneur et permis de simplifier l’exercice individuel d’une activité lucrative. Avec ce statut, tout porteur de projet peut facilement créer et gérer une entreprise en nom propre.
Ne pas se lancer sans business plan
Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, il est important de garder à l’esprit les enjeux financiers. L’objectif est effectivement de gagner de l’argent grâce au concept initial. Pour y parvenir, vous devez d’abord éviter de perdre de l’argent en évaluant la viabilité du projet. Vous pourrez ensuite élaborer une stratégie pour monétiser votre idée et rentabiliser votre activité.
Cette réflexion correspond au business plan ou plan d’affaires. Dans l’ensemble, la démarche consiste à analyser la viabilité, la faisabilité et le potentiel de rentabilité de votre concept. Le plan permettra également de vous guider au cours de la réalisation du projet entrepreneurial. D’ailleurs, de nombreux entrepreneurs consultent souvent leurs plans d’affaires pour rester focalisés sur leurs objectifs. Pour faire un business plan, il faudra :
- Définir clairement l’idée initiale. Vous pourrez ainsi cerner les grandes lignes du projet et travailler votre argumentaire face aux investisseurs potentiels ;
- Tester la pertinence du concept auprès d’un maximum d’individus et revoir certains éléments si nécessaire ;
- Réaliser une étude de marché ;
- Apprendre à mieux connaître votre public cible ;
- Fixer des objectifs réalisables, de préférence sur une durée limitée ;
- Élaborer une stratégie pour atteindre ces différents objectifs ;
- Évaluer les besoins de financement et proposer des solutions pour trouver les fonds nécessaires.
Le plan d’affaires est généralement exigé par les investisseurs traditionnels tels que les banques et les dirigeants de société. Ce document reste néanmoins utile, même si vous misez sur d’autres sources de financement. Il s’agit en définitive d’un outil efficace pour assurer la cohérence de votre démarche entrepreneuriale.
Rechercher des financements si vous en avez besoin
Vous n’avez pas nécessairement besoin de financements externes pour réaliser une création ou une reprise d’entreprise. En effet, les apports des associés sont parfois suffisants pour l’investissement initial dans une société. Vous pouvez aussi mobiliser vos économies ou demander de l’argent à vos proches (love money), sur les projets relativement modestes.
Vous devrez toutefois rechercher des financements, si vous ne disposez pas des capitaux requis pour assurer le développement de l’activité. Selon les particularités et l’ampleur du projet, vous pouvez solliciter diverses sources de financements comme :
- Les prêts à la personne à taux zéro et sans garantie ;
- Le financement participatif (crowdfunding) ;
- Le micro-crédit ;
- Les prêts bancaires ;
- Les investisseurs professionnels ;
- Les entrepreneurs extérieurs au projet, mais disposés à renforcer le capital de la future structure…
Pour plus d’efficacité, vous pouvez demander l’aide d’un organisme spécialisés dans l’accompagnement de créateurs ou de repreneurs d’entreprise. Ce type d’acteur dispose souvent d’un important carnet d’adresses. Il peut aussi vous orienter vers des aides publiques locales ou nationales comme l’ACRE, le dispositif NACRE, l’ARCE (Aide à la reprise ou à la création d’entreprises)…
Bien choisir sa structure juridique
Vous aurez le choix parmi une grande diversité de formes juridiques pour l’entreprise en cours de création. Cependant, vous devez bien réfléchir à votre situation et à vos ambitions avant d’opter pour une structure juridique en particulier. Cette décision influera sur les règles fiscales, légales et administratives applicables à votre activité. De plus, les modifications ultérieures peuvent parfois engendrer des frais.
Avant de choisir, vous devez vous poser les bonnes questions au regard de votre profil et de vos objectifs. Par exemple : l’auto entrepreneur peut-il embaucher ? Il s’agit d’une question utile pour connaître vos marges de manœuvre. En effet, cette forme juridique implique diverses restrictions risquant de freiner la croissance de l’activité. Dans ce cadre, l’embauche peut booster votre productivité et votre chiffre d’affaires. Vous risquez donc de dépasser les plafonds de CA fixés pour ce régime.
Cela dit, il existe différentes alternatives pour les entrepreneurs seuls. Vous pouvez choisir entre autres :
- L’EI (entreprise individuelle) ;
- L’EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée) ;
- L’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ;
- La SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle).
Si vous vous lancez à plusieurs, vous devrez vous tourner vers les statuts de société tels que SA, SAS, SARL… Ces formes juridiques risquent toutefois de compliquer les démarches administratives et les obligations comptables pour un débutant. En outre, elles peuvent nécessiter divers frais de dossier et d’enregistrement. Vous bénéficiez néanmoins d’une grande latitude pour développer votre activité sur le long terme.
Persévérance et humilité
La persévérance est indispensable pour la réussite d’un entrepreneur. Sans cette qualité, l’opération risque de bloquer dès la recherche de financement. Vous devrez effectivement persévérer et défendre votre projet pour convaincre les investisseurs ou les banques. De même, ce trait de caractère est requis pour trouver des associés, sur un projet de création de sociétés qui a été entamé seul.
Toutefois, vous devez bien distinguer détermination et entêtement. Vous risquez de perdre des financeurs et partenaires potentiels en faisant preuve d’obstination. Ainsi, il est important d’avoir l’humilité nécessaire pour écouter les suggestions, prendre du recul et revoir les points à améliorer. Cette souplesse permettra par ailleurs d’adapter votre idée initiale à la réalité du marché et aux exigences opérationnelles. Vous pourrez alors assurer la viabilité du projet entrepreneurial et optimiser sa rentabilité.
La voie de l’entrepreneur, un chemin rempli d’obstacles
De nombreuses personnes hésitent à se lancer dans l’entrepreneuriat en raison de soucis de disponibilité, d’insuffisances de fonds ou autre obstacle. Pourtant, le parcours de l’entrepreneur est rempli de défis à relever et de difficultés à surmonter. Il s’agit d’ailleurs de la partie la plus trépidante de cette expérience atypique. Après avoir franchi ces obstacles, vos réalisations seront d’autant plus satisfaisantes.
Autrement dit, vous devez vous préparer dès le départ à affronter des problèmes sur le chemin de l’entrepreneuriat. Il est aussi normal d’avoir des doutes entretemps. Vos inquiétudes ne doivent pas pour autant vous empêcher d’élaborer et de réaliser vos projets de création d’entreprises. En somme, vous avez besoin de courage pour vous engager dans l’aventure entrepreneuriale. Vous devez également éviter d’être trop exigeant envers vous-même pour réussir à sauter le pas.
Analyser votre marché
L’étude de marché est une étape incontournable au cours de l’élaboration d’un projet entrepreneurial. Cette démarche permet de vérifier l’existence d’une demande réelle ou potentielle pour votre future offre. De cette manière, vous pourrez monétiser l’idée et assurer la viabilité ainsi que la rentabilité de l’activité. L’étude inclut notamment une partie documentaire, quantitative et qualitative. Sur cette base, vous pourrez :
- Identifier et localiser le public cible, pour assurer la pertinence de la stratégie marketing, commerciale, de communication… ;
- Évaluer et quantifier le potentiel du projet, par rapport à la réglementation, aux habitudes de consommation, aux tarifications en vigueur, aux attentes des consommateurs, aux innovations dans le domaine… ;
- Observer la structure et le fonctionnement du marché, à travers les forces en présence, l’intensité de la concurrence, la segmentation sectorielle, la zone de chalandise…
Afin d’obtenir des données fiables et exploitables, il est vivement conseillé de faire appel à des professionnels pour réaliser une étude de marché. Ces informations sont par ailleurs plus efficaces auprès des investisseurs et partenaires potentiels. Vous pouvez néanmoins commencer à étudier le marché en échangeant avec le maximum de personnes. Cette démarche permet déjà d’identifier les concepts prometteurs ou voués à l’échec. De cette manière, vous éviterez de perdre du temps et de l’argent.
Lancez-vous dans l’entrepreneuriat
Une fois bien préparé, il faudra entamer les formalités administratives pour vous lancer réellement dans l’entrepreneuriat. La réalisation de ces procédures démontre par ailleurs votre sérieux et votre détermination dans la concrétisation de votre projet. Dans la pratique, vous devez constituer et déposer votre dossier d’immatriculation auprès de votre CFE (Centre de formalités des entreprises). L’organisme compétent dépendra de la nature et de la domiciliation de votre activité. Selon la situation, il peut s’agir :
- Du greffe du tribunal de commerce ;
- De l’Urssaf ;
- D’une CCI (chambre de commerces et d’industrie) ;
- D’une CMA (chambre de métiers et de l’artisanat) ;
- D’une chambre d’agriculture…
Dans tous les cas, il vaut mieux approcher un CFE pour être mieux accompagné. La démarche peut néanmoins être réalisée en ligne sur la plateforme unique Guichet-entreprise.