La reprise d’entreprise représente une alternative intéressante à la création d’activité, à condition d’être conscient des particularités de la démarche. Cette solution permet en effet de disposer d’une structure, d’une équipe et d’une clientèle déjà en place. Ainsi, vous n’aurez plus à vous occuper de la phase de démarrage de l’entreprise. Vous devrez toutefois gérer les difficultés liées au cédant et aux clients existants.
Trouver une entreprise à reprendre
Si vous souhaitez reprendre une entreprise, vous avez avant tout besoin d’informer votre entourage de votre projet. Cette étape est particulièrement utile pour vérifier la pertinence de l’idée par rapport à votre situation (personnalité, savoir-faire, contacts, contexte…). À ce stade, vous pourrez aussi identifier certains points à améliorer. Il peut s’agir de vos qualifications ou de vos qualités personnelles (compétences, esprit de compétition, capacité de négociation, confiance en soi, présentation…).
En discutant avec votre entourage, vous activerez également votre réseau personnel (parents, amis, voisins, collègues…). Vous pourrez ensuite poursuivre la démarche en partageant votre idée avec vos connaissances. Grâce à cette technique, vous réussirez à dénicher diverses opportunités de reprise d’entreprise. Vos interlocuteurs parleront effectivement de votre projet à leur propre réseau de contacts. En fonction de vos contraintes en matière de temps ou de ressources, vous pouvez également :
- Faire appel à des intermédiaires ;
- Solliciter l’aide d’experts en création et reprise d’activités ;
- Consulter des sites ou des journaux d’annonces ;
- Prospecter directement auprès de cédants potentiels ;
- Envisager des bourses destinées aux candidats repreneurs et cédants ;
- Recourir à des plateformes de rencontre pour les entrepreneurs.
Dans ce dernier cas, vous devrez publier une offre ou créer un profil de repreneur sur une variante des sites de rencontre traditionnels. La plateforme vous aidera alors à trouver une entreprise recherchant un repreneur, via son algorithme de matching et son moteur de recherche. En cas de correspondance, vous recevrez des notifications qui vous encourageront à échanger avec les cédants les plus prometteurs.
Préparer son projet de reprise d’entreprise
Après avoir testé l’idée auprès de vos proches, vous devez préparer correctement votre projet de reprise d’entreprise. Vous pouvez néanmoins activer votre réseau avant de connaître les détails de votre démarche entrepreneuriale. En effet, vous pourrez toujours compléter les informations par la suite. Votre entourage doit seulement être au courant de votre projet de devenir repreneur d’entreprise.
En revanche, vous devez finaliser l’étape préparatoire avant de vous lancer dans la prospection. La phase de réflexion est également indispensable avant d’approcher un expert, un intermédiaire ou encore un cédant potentiel. De cette manière, vous serez suffisamment crédible et convaincant face à vos interlocuteurs. Vous aurez d’ailleurs des difficultés à argumenter sans savoir ce que vous recherchez.
Si vous n’avez pas encore défini vos priorités, vous devez prendre le temps d’affiner les contours de votre projet. Des idées claires et précises vous permettront en effet de répondre à chaque question à poser à un entrepreneur. Vous réussirez ensuite à élaborer une stratégie efficace pour mener à bien votre projet. Dans le cadre de cette démarche, vous devez notamment vous focaliser sur :
- Vos compétences. Elles orientent généralement le choix de l’activité. Vous serez ainsi efficace et immédiatement opérationnel après la reprise ;
- Votre secteur de prédilection. S’il ne correspond pas à vos qualifications, vous avez besoin de justifier le choix du secteur (dynamisme, rentabilité, potentiel de développement, etc.) ;
- Votre budget. Le type d’entreprise accessible dépend effectivement de votre apport personnel et des financements envisageables ;
- Vos structures cibles. Entre une TPE et un réseau en franchise, votre choix définira le prix, l’organigramme et la perspective de croissance de l’entreprise. Et votre quotidien ne sera pas du tout le même ;
- Vos préférences en matière d’implantation. L’activité dicte le plus souvent le meilleur emplacement. Cela dit, il est également important de tenir compte du style de vie souhaité.
Enfin, vous devez anticiper les contraintes associées à l’activité envisagée. Certaines entreprises peuvent, par exemple, amener à respecter une réglementation précise, à souscrire des assurances spécifiques, à régulariser une licence…
Analysez l’entreprise que vous voulez reprendre
Avant de reprendre une entreprise, vous devez mieux connaître son activité et ses particularités (statut, équipe, situation financière, patrimoine, etc.). Vous aurez ainsi besoin de réaliser un diagnostic, une évaluation et un audit. Cette dernière étape est toutefois destinée aux intentions qui se concrétisent. Autrement dit, elle s’inscrit dans le cadre de la finalisation de la transaction.
L’analyse se limite donc au diagnostic et à l’évaluation avant la rédaction de la lettre d’intention. À ce stade, vous pouvez encore décider d’acquérir ou non l’entreprise. Le diagnostic vise à identifier les atouts et les faiblesses de l’organisation. Cet état des lieux se concentre entre autres sur certaines caractéristiques de la structure comme :
- Les moyens techniques ;
- Le fonctionnement de l’activité ;
- Les finances ;
- Les ressources humaines ;
- La forme juridique ;
- Les sujets liés à la sécurité, à l’environnement et aux conditions de travail.
Pour réaliser ces diagnostics, il est vivement recommandé de recourir à des experts-comptables, à des notaires ou encore à des avocats. Ces professionnels fourniront des données fiables pour prendre une décision éclairée. En cas d’avis favorables, vous pouvez commencer à évaluer l’entreprise et à construire un plan de reprise.
De son côté, l’évaluation ne se limite pas à une analyse comptable de l’entreprise. La démarche tient également compte du potentiel et du capital immatériel. Pour obtenir des résultats pertinents, l’étude doit suivre 4 étapes :
- Collecte des informations ;
- Réalisation de diagnostic ;
- Retraitements économiques ;
- Sélection et mise en œuvre des méthodes d’évaluation.
À tire d’information, la méthode d’évaluation peut être patrimoniale, comparative ou basée sur la rentabilité. La valeur financière de l’entreprise dépendra finalement de différents critères comme son expertise, sa réputation, son chiffre d’affaires, sa base client… En outre, elle est soumise au principe de l’offre et de la demande.
Établissez votre plan de reprise d’entreprise
Le montage juridique influe sur la réalisation du plan de reprise d’entreprise. Vous devez donc vous en occuper au préalable. Il existe par ailleurs différentes règles relatives au montage juridique. Si vous reprenez une entreprise individuelle par exemple, vous pourrez uniquement reprendre son principal actif. Vous devrez, en revanche, choisir entre la reprise des titres ou de l’actif en optant pour une société.
Comme dans la création d’entreprises, le plan de reprise est essentiel pour définir la stratégie et les objectifs de l’opération. Il permet également de vérifier la viabilité du projet. Concrètement, le plan de reprise comporte deux sections. La partie rédigée présente vos motivations et les points forts du projet. D’autre part, le plan financier détaille le besoin de financement ainsi que le potentiel de rentabilité de l’activité.
En montrant la viabilité financière du projet, le plan de reprise aidera à convaincre les investisseurs potentiels à vous soutenir. Il peut également être nécessaire pour vous entourer d’associés sur les projets de reprise de grande envergure. Si vous ne savez pas comment rédiger un business plan, il existe désormais des logiciels et des services dédiés en ligne.
Cession d’entreprise et négociation
Une fois décidé à reprendre une entreprise, vous devez formaliser les éléments de base de votre futur accord. Le cédant peut d’ailleurs vous demander de rédiger une lettre d’intention. Ce document montre de manière formelle votre volonté d’engager les négociations. Il permet aussi de fixer les objectifs et les limites des échanges. La lettre d’intention peut, par exemple, donner accès à des données confidentielles.
Pour procéder aux dernières vérifications, vous êtes en droit d’effectuer un audit d’acquisition. Vous pourrez ainsi entamer les négociations en toute connaissance de cause. Passé cette étape, vous pourrez établir le protocole d’accord. Il s’agit d’un acte formalisant l’accord entre cédant et repreneur. De ce fait, il résume les termes de la négociation ainsi que les droits et obligations de chaque partie.
Afin de finaliser la reprise, il faudra signer l’acte de cession et réaliser les formalités administratives associées. Vous pouvez désormais débloquer les capitaux requis pour cette transaction. Selon le cas, l’acquisition peut nécessiter des démarches particulières telles que l’augmentation de capital, le remplacement du président, la nomination d’un nouveau gérant…